dimanche 10 juillet 2011

puisque c'est dimanche...

... je vais réunir ici quelques petites architectures religieuses du XXème siècle posées dans la banlieue large de Paris.
On verra la diversité des formes, des matériaux et des plans.
On verra que les éditeurs de cartes postales ont toujours estimé que l'église dans son quartier est un objet d'identification à un lieu, une reconnaissance.
On verra que, malgré leurs grandes différences, toutes ces églises possèdent de vraies qualités architecturales, qu'elles sont en quelque sorte l'écho simple mais abouti des tendances architecturales de leur époque.
On verra également qu'il est difficile parfois d'identifier le ou les architectes à l'origine de ces formes.

Voici :


La chapelle Saint-Paul est à Nanterre. une fois de plus ce goût évident pour l'élancement. Il convient souvent ainsi pour faire "église" que le bâtiment dans un geste audacieux s'élève vers les cieux. Ici la double courbure du toit fait l'architecture et s'oppose à merveille avec les constructions alentour. Il s'agit de faire signe, de se déterminer contre l'architecture environnante, de jouer un écart plastique. C'est réussi. La carte postale est une édition Abeille-cartes pour Lyna. Au crayon est indiqué au dos : août 75.

et :


L'église Sainte Geneviève de la Dame Blanche est à Garges-les-Gonesse. Elle offre courbes, contre-courbes dans ce qui semble une construction de briques. Ici encore tout semble vouloir mettre en avant la montée vers le ciel. C'est de ce point de vue assez expressionniste, un rien compliqué. Mais cela me fait immanquablement penser à Michellotti. (un peu...)
Une fois de plus l'église joue en contraste avec l'ensemble de logements en arrière plan que le photographe des éditions Iris sait placer judicieusement.

puis :



Voilà une bien belle chose. Nous sommes à Colombes devant l'église sans patronyme...
Pourtant c'est assez simple il s'agit de l'église St-Bernard.
Grâce à l'ouvrage excellent Eglises modernes de Suzanne Robin je peux même vous donner le nom de l'architecte. Il s'agit de Monsieur Pottier. L'église date de 1965.
J''aime tout particulièrement cette église et cette image. La symétrie donnée par le lampadaire doit y être pour beaucoup. Mais sans ironie, on ne peut que souligner la simplicité efficace de ces courbes qui se relient.

enfin :



Que dire ?
A n'en point douter il s'agit là d'un chef-d'œuvre d'une grande radicalité formelle.
Nous sommes à Athis-Mons devant l'église.
Je n'ai malheureusement rien pu trouver sur cette église. Aucun de mes nombreux ouvrages ne fait allusion à ce beau bâtiment d'une grande et superbe simplicité.
Bien évidemment la séduction de cette carte postale Combier vient des couleurs et du matériau qui recouvre la totalité de l'église et forme une sorte de boîte grise égale. On remarque que l'ensemble est tout de même posé sur un petit socle. Regardez comment ce bloc est ouvert, comment cela accentue encore son mystère. Retirez la croix de béton rejetée à l'extérieur et vous serez devant un hangar, une PME.
J'aime vraiment beaucoup cela. Sans doute que l'intérieur doit être tout aussi saisissant...
Surtout si vous avez des informations je suis preneur !

Je vous rappelle que l'église c'est avant tout l'assemblée des fidèles.


5 commentaires:

herran a dit…

Bonjour David, il s'agit de l'église Notre Dame de l'Air construite en 1961 par l'architecte Prévert dans le nouveau quartier HLM du FFF (Foyer du fonctionnaire et de la famille). Désaffectée, elle est rachetée par la ville en 1984 pour la transformer en salle polyvalente. En 89, une chapelle est elevée sur une partie du terrain par l'architecte Jean-Claude Dufresne (non loin du CC qui sera détruit en octobre).

Liaudet David a dit…

on peut donc toujours compter sur Valérie pour des précisions éclairantes.
Merci.

Daniel a dit…

La Maison de Banlieue a publié un ouvrage intitulé Sacrées batisses. Un extrait des pages consacrées à Athis, Juvisy et Paray ici :
http://dandylan3.free.fr/docathis/batisses.pdf
;-)

Liaudet David a dit…

Merci Daniel !
Et en plus on voit "fonctionner" l'église d'Athis-Mons !
C'est émouvant.
Peut-on se procurer encore ce petit opuscule ?
Bien à vous.
David.

Daniel a dit…

Le livre peut être acheté à la Maison de Banlieue d'Athis-Mons :
http://maisondebanlieue.asso.fr/
Des exemplaires sont consultables dans les médiathèques de la ville.