vendredi 14 janvier 2011

Henri Ciriani et des voitures

Les cartes postales d'architectures vraiment contemporaines sont rares.
A part disons sans doute les grandes icônes genre institutions culturelles et musées, il semble aujourd'hui difficile de trouver autre chose.
Alors voici sans doute une exception et donc une rareté :


Cette carte postale éditée par la SEMAPA (société d'économie mixte d'aménagement de Paris) nous propose par le biais du photographe Gilles Walusinski une vue du Ministère des Finances à l'angle du boulevard Vincent Auriol et de la rue Louise Weiss dans le XIIIème arrondissement.
Tout cela c'est bien la carte postale qui nous l'indique.
Mais c'est un objet bien étrange.
Le point de vue est celui du piéton sans fard ni tentative artistique et encore moins descriptive. On est sur le trottoir.
Devant nous, le photographe installe deux arbustes (peupliers ?) dont l'un quasiment au centre de l'image. La lumière en face projette l'ombre de l'arbuste sur le photographe l'autorisant certainement par ce jeu de cache-cache à faire son image en contre-jour.
Les autos passent indifférentes.
A peine devine-t-on le bâtiment de Monsieur Ciriani.
Grâce à Google Earth, je retrouve ce point de vue. En fait le poteau à gauche est ici celui du métro aérien.


Mais pourquoi diable avoir choisi cet endroit qui ne permet ni de lire la construction ni même à la rigueur la ville qui l'entoure ?
Est-ce un projet éditorial avec d'autres réalisations de la SEMAPA ? Y a-t-il eu d'autres cartes postales de cet organisme et de cette architecture ?
En tout cas, on peut affirmer que le photographe dans la sécheresse piétonnière et sans concession aura fabriqué soit une carte postale ennuyeuse pour Martin Parr soit une épreuve contemporaine à la Atget (enfin...)
Et j'aime bien ce genre d'image qui m'installe là, dans ce lieu de Paris dont certainement il ne doit pas y avoir tant de clichés que ça.
Et je découvre aussi que j'ai arpenté ce trottoir sans pour ma part et à regret y avoir vu la nécessité d'une image.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Superbe image! C'est beau comme du Jean-Luc Moulène.
Peut-être le photographe, ne voyant pas, lui non plus, la nécessité d'une image de ce bâtiment, a-t-il préféré cadrer sur les arbres et le pilier du métro aérien, laissant la façade dans l'ombre.

Liaudet David a dit…

je n'avais pas pensé à Moulène mais c'est tout à fait juste !
merci.