Deux approches donc pour les collectionneurs, ceux à l'affût d'un réel saisi dans son époque et ceux embusqués à la recherche d'un jeu postal, fabrication d'un objet de collection précieux.
Dans les deux cas, deux beaux documents, deux belles constructions, un architecte passionnant.
On y va....
Les automobiles hideuses des années 80 encombrent la rue Mallet-Stevens.
On devine tout de même un coupé Peugeot Pininfarina. La voiture de Monsieur Claude Piéplu ?
Finalement on voit peu de choses et le timbre est plus clair et laisse mieux par son dessin comprendre celui très beau de l'architecte.
Certainement aussi que cette difficulté à lire les bâtiments est due en partie à ce gros sapin qu'il faudrait d'un geste peu amical... tronçonner à la base !
On s'amusera également que la rue Mallet-Stevens soit une voie... sans issue, un cul de sac architectural ?
C'est un bel endroit dans Paris.
La carte est donc une édition Empire Philatélique photographie de F. Perol en 1987.
1925 !
Je publie bien moins souvent des cartes postales aussi anciennes !
Tout est dit sur l'image : Paris Exposition des arts décoratifs.
Il s'agit donc du pavillon "renseignements et tourisme".
le nom de Rob. Mallet-Stevens est bien écrit.
On comprend la jubilation de l'architecte à venir poser ainsi un totem moderniste contre des envolées décoratives finalement pas si anciennes que cela.
Ce signal est beau comme une axonométrie d'avant-garde avec aussi ici finalement un décoratif très particulier, celui d'une géométrie pure.
La succession des angles droits, le chevauchement des aplats, l'étirement des lignes sont autant d'éléments faisant moderne. Ils ne sont pas plus utiles à la construction que les sabots des chevaux sur le toit du Grand Palais.
Mais c'est moderne, cela se veut ainsi.
Et finalement le plaisir de cette image vient aussi de ce contraste entre les deux constructions.
On ne parlera pas de l'incroyable chantilly de métal du pavillon de l'Intransigeant...
1 commentaire:
Dans DESCRIPTION D'OLONNE, fiction de Jean-Christophe Bailly écrite à partir d'un des innombrables plans de villes imaginaires auxquels il se livre avec délectation, on peut lire la description d'une "VILLA LONGUET" : (...) Il s'agissait d'une impasse longue d'une centaine de mètres et sur les deux côtés de laquelle l'expérience d'une architecture rationnelle avait fait croître, autour de 1925-1930, des exemples parfaitement typiques du style le plus avancé d'alors. Due à Emile Longuet, jeune architecte moderniste qui fumait des cigares et portait une veste de cuir mais qui mourut très jeune dans un accident d'avion (à l'exception de deux bâtiments qui étaient, l'un de Mallet-Syevens, l'autre de le Corbusier), la villa s'ouvrait dans le tissu d'Olonne comme une entaille réussie et, malgré son état passablement délabré, elle ressemblait toujours à un saut de côté, à l'affirmation d'une autre relation des hommes à l'espace. Son air de sortir d'une planche à dessin et le classicisme de son parti moderne faisaient contraste avec sa fatigue, et il y avait en elle quelque chose d'étrange, de précocement vieilli, de désert. On aurait dit l'esquisse d'un monde un moment envisagé puis abandonné en plein essor, mais cet état, paradoxalement, la suspendait entre l'atmosphère d'un chantier et quelque chose de tragique. (...)"
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