Certes non.
Par contre, il est certain qu'elles permettent de s'assurer que quelque chose se passe là. La photographie laisse passer les détails, des petites choses qui font sentir le lieu et nous invite à en construire les manques, en deviner les ambitions. C'est un exercice à la fois difficile mais en même temps inévitable cette manie qu'à notre cerveau de compléter, ajouter et parfois... occulter.
Mais ce qui manque est souvent aussi rattrapé par la réputation des architectes et certains noms vous assurent de certaines formes, certaines réflexions et certaines qualités.
Voyez :
Ces trois cartes postales nous montrent l'Ermitage de Clamart construit en 1975 . Nous le montrent surtout pris dans son parc avec pour les deux vues extérieures une bonne moitié de la surface de l'image prise par la verdure.
C'est logique vu la fonction du bâtiment, on ne peut le reprocher au photographe des éditions France Publicité. Mais on peut aussi penser que cette verdure est le fruit de l'implication du bâtiment dans son terrain et là c'est bien le travail des architectes qui en est la cause.
Les architectes ? L'agence Architecture Studio. (Merci Archiguide)
On peut maintenant regarder.
La forme : des arêtes vives, une géométrie stricte, des imbrications, des débordements, des retraits, des percées régulières, des décrochements, des pilotis. Une certaine massivité.
Des matériaux : du béton gris et blanc, du gravier sur les terrasses, des huisseries blanches sur des ouvertures généreuses, du jaune et surtout le rouge puissant d'une céramique en petits rectangles.
On remarque que l'intérieur joue du même vocabulaire.
Tous cela sent le brutalisme tempéré, la franchise des formes en regard du programme, une volonté de suivre l'héritage moderne autant de le Corbusier que de Henri Sauvage.
C'est beau.
Mais j'aime aussi comment ce lieu d'une expression moderne se voit doucement atténué par les habitudes, les détails de vie.
A l'extérieur une petite table de fer et deux fauteuils de paille et de rotin au rouge adéquat.
Des vasques de fonte du siècle passé avec des pétunias... rouges.
A l'intérieur un vase de céramique avec des glaïeuls posés là, on ne sait pourquoi, comme une attention délicate, le désir de réchauffer un peu.
D'ailleurs je n'aime pas les lampes boules qui débordent des jardinières, trop hautes sur leur piquet.
Mais mon œil glisse sur la droite de la carte postale. Il est attiré je ne sais pourquoi par un détail, la ligne rouge d'un radiateur.
Rouge encore.
Et cette attention à la couleur dans ce lieu de repos me dit une attention des architectes.
Exactement comme la diffusion douce mais présente de la lumière venant de la gauche.
En fait, simplement de l'architecture.
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