dimanche 25 octobre 2009

la cité des poètes à Pierrefitte

Au moment où j'écris ces lignes, je suis en colère.
La cité des poètes à Pierrefitte est en démolition.
Il s'agit pourtant d'une des très grandes réussites de l'architecture sociale en France. Une fois de plus, une fois de trop, il  semble que nos institutions soient incapables de protéger ce qui est pourtant notre richesse commune.
Comment et pourquoi laisser échapper de telles réussites nationales ?
Voyez ce que vous pouvez faire.
N'oubliez pas.

  La Cité des Poètes à Pierrefitte en Seine-Saint-Denis disparaît...(Le Grand Paris! ) à la suite d'une erreur grave et manifeste des administrations. Pourtant elle est un patrimoine architectural et urbain du XXème siècle, pionnière de l'écologie et d'une haute qualité environnementale pour le logement social. Il s'agit de raser 440 logements livrés en 1993, un petit ensemble urbain qui représente l'excellence du logement social à la Française. Alors que nous sommes en pénurie de logements sociaux...et  que l'Etat a déjà financé ces logements il y a 25 ans , il va les démolir pour en reconstruire d'autres, sans véritable projet de qualité, en quantité moindre!   Les architectes ont fait un projet de restauration qui coûte 1/ 5ème de la seule démolition.
Réagissez avec les architectes et l'association DOCOMOMO FRANCE, en écrivant et en participant même symboliquement à notre recours au tribunal administratif, contre la démolition commencée.
docomomo.france@gmail.com
L'adresse est:
DOCOMOMO FRANCE :
Palais de Chaillot
1, Place du Trocadéro et du 11 novembre 75116 PARIS


5 commentaires:

benoit ciron a dit…

je partage ta colère.

Anonyme a dit…

Bonjour,

Je connais bien cet ensemble pour y avoir travaillé. 85% (!) des locataires veulent s'en aller. Même payé, je refuserais d'y vivre, tout comme, j'en suis sûr, les signataires de la pétition.

Chronologie de la cité Desnos :
1/malfaçons,
2/départ quasi immédiat des locataires "qui en ont les moyens",
3/refus de nombreux demandeurs de logement d'habiter ce bunker aux chambres à angles aigus,
4/logements vides plusieurs mois d'affilée, faute de volontaires (= gros manque à gagner pour rembourser les prêts),
5/arrivée de locataires refoulés de partout (ressources inférieures au loyer !!!),
6/le quartier devient progressivement un ghetto,
7/problèmes sociaux de + en + graves,
8/tentative de réhabilitation (2004),
9/nouvelles découvertes de malfaçons,
10/décision de démolir.

On a là l'exemple unique (à ma connaissance) d'un quartier dont l'architecture bâclée est la cause première du mal être de ses habitants (voir pt n°1). Il faudrait que les gens de DOCOMOMO viennent défendre leur point de vue devant les locataires, ça leur donnerait le sens des réalités, je pense.

Pourtant cette architecture (à la Renaudie) apporte de vraies innovations. Le centre national de la danse à Pantin est une merveille. En revanche cette architecture n’est viable que sous plusieurs conditions : la qualité du bâti, une population hétéroclite, de l’ouverture vers l'extérieur, des pièces avec au moins UN angle droit (pour le mobilier, toussa...), des bureaux, des commerces, des institutions, et pas juste des logements.

Le même type d'ensemble existe tout à côté : à Saint Denis Basilique par exemple, qui respecte ces conditions et n'a pas autant de problèmes (il y en a, mais c'est indépendant des constructions). Pour la cité Desnos : zéro pointé. Prévisible dès le départ, c'est un échec autant politique qu'urbanistique. Les passerelles, couloirs, culs-de-sacs, la place Desnos (couverte), censés favoriser les rencontres sont devenus autant d'éléments anxiogènes qui incitent le passant à ne pas s'attarder.

Ah ! J’allais oublier le point n°11 :
11/ http://www.leparisien.fr/seine-saint-denis-93/le-chantier-de-la-cite-des-poetes-suspendu-01-12-2009-729776.php

Chantier suspendu. Les pétitionnaires ont gagné, la population a perdu. Bravo.

PS : pour qu'une cité soit "pionnière de l'écologie", il faut déjà s'assurer de l'absence d’infiltration et de pont thermique dans les logements. Or, ces logements se sont révélés être les plus énergivores de tout le parc HLM pierrefittois, avec des locataires contraints d'allumer leurs convecteurs électriques à fond en permanence.

Liaudet David a dit…

Oui, les gens qui défendent l'architecture sont toujours des gens qui refusent d'y vivre.
J'entends cela tellement de fois !
En plus je n'ai pas le sens des réalités. Non non non....
la rengaine...
Battez-vous plus certainement contre la politique du logement social ! Mettez votre énergie là et ne vous trompez pas de cible.
Par essence le patrimoine n'appartient pas seulement à ceux qui en ont l'usage.
Offrons des jardins aux dealers et du bois sur les façades et ils deviendront tous par miracle des gens bien gentils. Et plein de stades et de salle de sport aussi ! ça c'est de la politique !
Et l'article du Parisien pour enfoncer le 11éme clou c'est...hilarant !
Mais, voyez-vous les "intellectuels parisiens" parfois habitent la province et viennent des couches populaires ! Eh oui !
Et ils savent le désarroi des gens qui vivent là, parce qu'ils connaissent ça par coeur !
Mais eux ne font ni amalgame ni jugement de valeur à l'emporte-pièce.
allez donc là : http://antidemolition.blogspot.com/

Nicolas a dit…

Je suis dégoûté et je l'ai fait savoir : http://www.paris-skyscrapers.fr/immeubles/FR-93059-25915.html?Pierrefitte-sur-Seine-Cité des Poètes - Ensemble Robert Desnos

Anonyme a dit…

j'y ai passé mon enfance...
ce quartier ne m'a jamais semblé achevé...
les peintures étaient archi-dégueu, les fuites d'eau étaient nombreuses, y'avait des finitions laissées à l'abandon, la structure ne nous semblaient pas moderne mais chaotique...
j'étais le roi de la cachette quand je me faisais coursé y'avait des recoins c'est sur...