Un peu à l'aveugle, un peu aussi pour faciliter les échanges avec mes rabatteurs auxquels je n'ai malheureusement pas toujours quelque chose à donner.
J'ai trié et si je n'ai pas découvert de raretés dans ce lot, il y a tout de même quelques petites choses amusantes.
En voici deux.
Il s'agit de cartes postales un peu étranges dans leur édition car imprimées sur un papier inhabituel, un peu léger. Elle sont en noir et blanc alors qu'à l'évidence elles sont d'une période où elles pourraient bien être en couleur. Il est donc ici question d'un choix photographique et graphique. Peut-être un rien nostalgique. Le photographe est nommé et c'est bien la seule chose avec la localisation qui le soit. Il se nomme Monsieur Marc Grosvalet. Les deux images semblent détachées d'un carnet ou d'un dépliant et furent envoyées pour... un concours en 1991.
Ici au quartier du Lion d'Or qui semble un quartier pavillonnaire de banlieue assez banal comme on imagine la banlieue de Tardi. Petites maisons, petits jardins et le reste. Les ombres bien longues sur le chemin, le squelette de l'arbrisseau nous donnent l'hiver ou l'automne. Un début de printemps ?
C'est charmant mais le noir tire l'image vers une forme d'inquiétude, de menace aussi accentuées par la courbe se fermant en haut de l'image bloquant le regard.
Image très dure dans son contraste avec un premier blanc d'un noir profond qui se brise sur un cylindre de béton brut de décoffrage. Tiens tiens...
Au fond une architecture moderne organisée en cellules alternant balcons et loggias. On devine une placette avec des bancs et un arbrisseau là aussi un peu esseulé.
Il est difficile d'apprécier l'architecture, l'image ne tente pas de le faire mais joue avec comme un ensemble de valeurs et de géométries. Un désir d'abstraction ?
Il faut dire que l'architecte pourrait bien aider ce genre de vision car il s'agit là d'une œuvre de Madame Gailhoustet.
Si l'originalité de l'image et de son point de vue ne font aucun doute, on peut se demander si une lisibilité plus grande, une dureté moins affirmée et un cadrage moins radical n'auraient pas permis de saisir un peu mieux le talent très grand de cette architecte.
Il semble bien là que le désir de faire "image" ait pris le dessus sur une objectivité relative mais habituelle de la carte postale au profit de la tentation d'une œuvre plus personnelle et plus plastique. Il n'est pas ici question donc d'architecture mais de photographie.
Peut-être que Monsieur Grosvalet pourrait nous en dire plus sur ses objectifs et nous dévoiler le reste de ses images de Villejuif et l'origine de ce projet éditorial.
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