le 12 août dernier, Grâce à Monsieur Chaslin nous faisions le point sur l'architecte André Bruyère.
J'avais posté alors une carte postale représentant un hôtel dont l'image laissait penser à un bâtiment et un architecte intéressant.
Aujourd'hui je reçois "Pourquoi des architectes" du même André Bruyère édité en 1968 chez Pauvert.
Il semble que nous tenions là un étrange bonhomme. Héritier de le Corbusier, prônant à la fois le merveilleux et une certaine rationalité que parfois on qualifiait de lyrique. Il y a aussi beaucoup d'amertume, un désarroi je crois de génération. Le livre assez véhément parfois, mai 68 est tout proche, est un catalogue de projets et de réalisations. Bien plus de projets d'ailleurs.
L'ensemble semble juste, beau et d'une plasticité assez marquée par son époque. Volumes pleins fendus, courbes ondoyantes, rêves de sculpture et un sens total du paysage et de l'inscription dans le lieu de l'architecture et tout cela respire le Brésil.
Cela pourrait tendre au loufoque, projet œuf, mais c'est toujours au contraire empli d'une utopie seule possible celle liée à l'analyse. L'ouvrage est d'une grande qualité de composition que l'on doit à Monsieur Le Breton.
Il faudra encore trouver d'autres images, d'autres cartes postales.
Voici quelques images tirées du livre et quelques citations :
l'architecture est pour moi, la façon de mouler une tendresse sur une contrainte. Et si après avoir résolu les difficultés techniques, ça sent la main, c'est une œuvre d'art. Encore que tout dépende de la main ; mais il est peut-être sans importance que le résultat soit contestable. la rue merveilleuse est bien faite d'un tas de médiocrités manuelles.
Il est intéressant de voir au passage combien l'uniforme ou le véhicule de série se prêtent volontiers aux transformations, aux interventions imaginatives. Voitures et toilettes sont donc des sujets d'intérêt, tout comme la fermette qu'on arrange dans sa campagne. Mal. Mal du siècle.
Un univers poétique, seul, est habitable.
L'objet se sert du béton armé pour réaliser cette voûte comme si ce béton armé se prêtait à n'importe quoi. C'est bien ce qui s'est passé, la main guidée par un rêve.
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