dimanche 1 novembre 2009

pour Benoît

Un peu déçu de ne pas avoir rencontré ma rabatteuse au Vaudreuil aujourd'hui, je reviens avec peu de choses.
Je vous propose ça :


Nous sommes devant le Konsum-Gaststätte "Teepott" à Rostock-Warnemünde en Allemagne de l'est.
Le magnifique toit de la bâtisse offre des courbes bien typées de l'époque qui aime rien tant que les voiles de béton fins et courbés.
On en connaît plein d'exemples.
On devine les tirants qui tendent l'ensemble et le rattachent au sol. Devant, des points colorés se promènent en forme de pantalons, chemises.
Le ciel est bien bleu. C'est animé comme on dit.
Un beau relief de béton (?) décore le premier niveau au sol. Souvent ces bâtiment déçoivent par la manière dont on les ferme. Là aussi. Il suffit de voir ces constructions faites d'une feuille de béton pendant les travaux pour toujours regretter qu'on doive ainsi les clore. Mais il faut bien me direz-vous.
On doit cette architecture à Ulrich Müther. On trouve un bel hommage sur le site de Benoît ici.


samedi 31 octobre 2009

la famille Fontana et la famille Coudert

Dans ma collection j'ai finalement peu de maisons particulières. Parfois un lotissement de pavillons mais il est rare de trouver des cartes postales de maisons individuelles éditées par leur propriétaire ou par un éditeur.
Il existe des exceptions pourtant à cette règle. Dans les années 50 et 60 le Parisien libéré organisait un concours des maisons. Ce concours permettait à ses lecteurs de gagner une maison.
Ce qui était tout de même un beau cadeau...
Ainsi, pour faire la promotion du journal et la promotion du concours avons-nous aujourd'hui des cartes postales représentant ces maisons avec en prime sur la photographie ce qui pourrait bien être les heureux gagnants !
Au dos de la carte un texte invite à la participation des lecteurs au concours et aussi nous livre la localisation et le nom des heureux gagnants de l'an passé !
Pas de nom d'architecte...
Il faut dire que ces pavillons sont bien typés et n'ont rien d'extraordinaire du point de vue architectural si ce n'est, peut-être, une construction solide !
C'est sobre, bien pavillonnaire et cela devait bien faire, je crois, le bonheur des nouveaux propriétaires gagnants du concours !
Voyez la maison de la famille Coudert :



Madame Coudert soigne ses géraniums pour le photographe.

La maison de la famille Fontana :




Monsieur Fontana est fier de sa maison gratuite !

Est-ce que les gagnants avaient des restrictions du genre acheter le terrain, l'obligation de faire visiter la maison, de la laisser photographier etc. ?
Est-ce que la famille Coudert et la famille Fontana habitent encore ces maisons ?
Combien de temps a duré ce concours ? Il doit y avoir d'autres cartes postales ! Ces maisons sont en tout cas une belle représentation de l'idéal pavillonnaire de l'époque, l'image même du rêve de maison qui aujourd'hui encore fait des ravages dans un étalement de lotissement sans issue.

mercredi 28 octobre 2009

le tuyau d'arrosage

Voici une carte postale :


Nous sommes à Quiberon devant le Centre Diététique Louison Bobet. L'architecte est nommé Monsieur Fatus.
Cette carte postale m'intéresse peu du point de vue de l'architecture mais bien plus de la manière dont celle-ci est représentée.
J'ai envie de dire que c'est l'image qui fait l'architecture, c'est au moins elle qui me pousse à la regarder.
Le point de vue fait du mur aveugle du pignon crépi, lisse et gris le dessin type des cellules à suivre sur la courbe bien prononcée du bâtiment.
Ce dernier le photographe le fait venir en butée à gauche comme à droite, à ras du bord. Les volumes de l'entrée s'en trouvent légèrement écrasés mais cela bien évidemment accentue la courbe moderne. Cela accentue également la longueur de la bâtisse, lui donnant un caractère monumental que le pignon aveugle bien au-devant répète à l'envie.
On aimera la succession des poutres dépassant les décrochements du rez-de-chaussée et la lumière qui découpe parfaitement les alvéoles des chambres au fond.
Le ciel est découpé au sens propre comme au sens figuré. Totalement factice ce bleu uniforme laisse voir son collage si on regarde bien comment il effleure les bords construits.
Alors elle n'a rien d'exceptionnel cette architecture mais sa modestie moderniste est bien mise en valeur par la carte postale. Le photographe de chez Artaud éditeur a bien travaillé évitant l'écueil d'une vue frontale qui aurait perdu la courbe et rapetissé l'ensemble.
Le jardinier a laissé le tuyau d'arrosage sur le gazon. Le photographe aussi. Ce tuyau serpente à jamais sur une pelouse grasse et fraîchement plantée. J'aime ces petites choses qui nous disent une présence. Le jardinier derrière le photographe le regarde photographier.

mardi 27 octobre 2009

Carrefour monument historique ? Les médias.

Je reprends le titre de L'Yonne Républicaine qui nous fait l'honneur de sa couverture de samedi dernier. L'article est complet et pose parfaitement les problèmes. Merci à Franck Morales.
C'est bien et important pour notre action.
Hier je me suis rendu à Sens où j'ai rencontré l'équipe fort sympathique de FR3 Bourgogne. Et hier soir à 19h dans l'édition régionale du journal (26 octobre) nous avons eu l'honneur là également d'être le premier sujet ! Je dois dire que la chaîne régionale a su rebondir promptement à ma demande et a su regarder avec nous le bâtiment. C'est heureux de voir cette disponibilité et surtout leur écoute, nous aidant très bien à aller à l'essentiel. Merci .





Ce matin nous devrions pouvoir entendre l'émission que j'ai enregistrée mercredi dernier à la radio Fréquence Paris Pluriel 106.3.
Sur l'invitation de Claude Lothier et de David Chauveau j'ai pu évoquer ce blog et le combat pour Sens. David a su me mettre en confiance et c'est je crois important. J'aime bien parler dans des micros finalement. Et Miles Davis en prime...
C'est bien. Merci David.


La boule orange du micro comme une clémentine géante.

Je ne sais pas pourquoi les choses se précipitent ainsi mais ce que je remarque c'est partout l'intérêt et la curiosité pour la démarche. Cela surprend et intrigue et finalement cela passe. J'espère évidemment que tout cela poussera à une mesure de protection et au moins à un autre regard sur le bâtiment. J'étais très heureux de le revoir hier malgré la tristesse de son abandon. Le monde semble tourner autour de lui dans, au mieux l'indifférence, au pire l'agressivité. Mais nous sommes nombreux, nous sommes forts, nous sommes convaincus et nous sommes libres.
Alors nous sauverons ce centre commercial.

dimanche 25 octobre 2009

la cité des poètes à Pierrefitte

Au moment où j'écris ces lignes, je suis en colère.
La cité des poètes à Pierrefitte est en démolition.
Il s'agit pourtant d'une des très grandes réussites de l'architecture sociale en France. Une fois de plus, une fois de trop, il  semble que nos institutions soient incapables de protéger ce qui est pourtant notre richesse commune.
Comment et pourquoi laisser échapper de telles réussites nationales ?
Voyez ce que vous pouvez faire.
N'oubliez pas.

  La Cité des Poètes à Pierrefitte en Seine-Saint-Denis disparaît...(Le Grand Paris! ) à la suite d'une erreur grave et manifeste des administrations. Pourtant elle est un patrimoine architectural et urbain du XXème siècle, pionnière de l'écologie et d'une haute qualité environnementale pour le logement social. Il s'agit de raser 440 logements livrés en 1993, un petit ensemble urbain qui représente l'excellence du logement social à la Française. Alors que nous sommes en pénurie de logements sociaux...et  que l'Etat a déjà financé ces logements il y a 25 ans , il va les démolir pour en reconstruire d'autres, sans véritable projet de qualité, en quantité moindre!   Les architectes ont fait un projet de restauration qui coûte 1/ 5ème de la seule démolition.
Réagissez avec les architectes et l'association DOCOMOMO FRANCE, en écrivant et en participant même symboliquement à notre recours au tribunal administratif, contre la démolition commencée.
docomomo.france@gmail.com
L'adresse est:
DOCOMOMO FRANCE :
Palais de Chaillot
1, Place du Trocadéro et du 11 novembre 75116 PARIS


la télévision française

Ce matin dans un salon pourtant réservé aux livres à Caudebec-lès-Elbeuf je trouve quelques cartes postales.
En voici une un peu prémonitoire :



Cette carte postale de Sens ne nous dit rien du centre commercial de Monsieur Parent que je vais avoir l'honneur de défendre pourtant devant la télévision régionale demain. Je vous dirai bien évidemment comment cela c'est passé et avec un peu de chance vous pourrez voir le reportage soit sur le site de FR3 Bourgogne soit sur le réseau national ! On espère !
En attendant cela voici une carte postale bien étonnante :



Nous sommes à Javea en Espagne et vous regardez l'église Santa Maria de Loreto. Le bâtiment est spectaculaire avec ses arcs-boutants extérieurs comme des branches d'arbres en béton. Une des branches semble pénétrer la bâtisse et les deux autres recevoir à leur tour des arcs provenant de l'intérieur. C'est superbement dessiné et très réussi comme expressivité. Le plan est en ovale.
On remarquera aussi le contraste entre le cube de verre à gauche et l'église, il faut aussi regarder le pilier solitaire agissant comme une sculpture.
Je n'arrive malheureusement pas à trouver d'informations sur l'architecte et l'histoire de cette construction néo-expressionniste. Dommage...
Le photographe est Hnos Galiana.
Mais nos amies espagnoles nous aideront bien !

samedi 24 octobre 2009

nayor

Regardez bien cette carte postale :


Sans difficulté vous aurez reconnu Royan.
Mais si vous n'êtes jamais allés dans la plus belle ville du monde, vous n'aurez rien vu de l'étrangeté de cette image.
Regardez bien.
Ceux qui ont arpenté les rues, abîmé leurs yeux sur les plans, ou plus chanceux qui comme le photographe de cette vue aérienne ont survolé la ville auront vu autre chose...
Alors ?
Eh bien cette carte postale Elcé est tout simplement imprimée à l'envers !
Je redresse :


Cas unique dans ma collection d'une telle erreur !
Il m'a fallu pour ma part, alors que je connais bien la ville un petit moment pour m'en rendre compte !
C'est une erreur intéressante non ?
J'imagine la fureur de l'imprimeur... Tout à la benne... sauf peut-être quelques exemplaires comme celui-ci, à moins que l'ensemble ne soit passé en vente, l'air de rien, à la vue des revendeurs se fendant d'un sourire complice avec leur collègues lorsque le touriste partait avec ce que mon grand-père forain appelait un... rossignol (un invendable) !
La carte postale fut expédiée en 1975 vers Paris.