dimanche 22 février 2009

les petits, ensemble, et les grands ensembles



Je tente un rapprochement.
Voyez ces deux images. Voyez les similitudes de point de vue, de qualité éditoriale, d'époque. Mais voyez aussi comment au milieu et en bas de chaque cliché des enfants viennent se planter là pour être sur la photographie.
J'ai déjà publié celle de Bondy "la Noue Caillet" le dimanche 25 novembre 2007.
Nous sommes encore à Bondy avec cette autre carte mais cette fois rue A. Blanqui. La carte est une édition Raymon en Bromocolor. Je dirais que nous sommes à la fin des années cinquante. Est-ce que ce petit garçon allait à l'école avec ceux-ci ? Se sont-ils raconté la visite du photographe de cartes postales ? Ont-ils exigé que leur maman achète celle-ci chez le marchand de journaux ?
Ont-ils encore cette carte postale dans une boîte à chaussures ?
Je pense toujours à ce moment où le photographe appuie sur le déclencheur et comment il peut percevoir cette présence un peu distante mais droite et franche.
Le regard vers l'objectif, les mains derrière le dos, le gilet tricoté à la main et les genoux éraflés.
la distance...
C'est surtout ça qui m'intéresse. Comment est-elle déterminée ? Par le photographe, l'enfant ?
L'un disant: "si tu veux oui mais pas trop près, c'est ton immeuble que je photographie pas toi"
L'autre muet : "il est rigolo l'appareil du monsieur, je vais me mettre là pour pas le gêner."
On peut à ce point réaliser ce type de collage :



Ou encore celui-ci.

Car je suis certain qu'ils se sont rencontrés ces gamins là.
D'ailleurs il faudra faire l'inventaire des personnes ayant posé ou figurant sur les cartes postales. Ceux qui ont cette chance d'avoir leur trombine sur des présentoirs à cartes postales, ceux qui se souviennent du monsieur venu prendre en photo leur coin de réalité. Si vous avez des témoignages de ce type merci de nous les communiquer.



2 commentaires:

Joachim a dit…

Je n'ai pas de témoignages de ce type, mais à mon avis, un photographe ne prendrais jamais une photo sans la moindre présence humaine. Quant bien même, il ne s'agit que d'une silhouette au loin et qui ne ferait qu'un millimètre sur l'image, elle suffit à donner une échelle domestique et à rendre le bâtiment moins abstrait (nécessité encore plus patente pour les grands ensembles). C'est la même fonction que les "grouillots" (les petits bonhommes sur les dessins d'architecte). Par ailleurs, je suis toujours frappé quand je vois les images ou films des grands ensembles dans les années 50-60, de constater combien on insiste sur leur aspect "tranquille" (les gamins jouent au square, les mères promènent leurs bébés dans les poussettes), images d'un bonheur domestique qui a plutôt migré, à partir des années 70, vers les zones pavillonnaires.

Liaudet David a dit…

Et pourtant si Joachim, il existe des cartes postales totalement vides...
Je fais le pari de te trouver ça pour bientôt. Demain ?
Mais ceux sont souvent les voitures aussi qui indiquent la présence des habitants. J'aimerais parfois une ville vide comme chez Nicolas Moulin, ViderParis.